Une suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ de nombres réels peut être décrite par une formule du type
où $f$ est une certaine fonction. Dans ce cas, on obtient directement la valeur d'un terme donné en remplaçant $n$ par une valeur précise. Par exemple, si pour tout entier naturel $n$, $u_n=n^2-4n+3$, on obtient directement la valeur de $u_3$ en remplaçant $n$ par $3$ :
Si on veut représenter graphiquement une telle suite, on place dans le plan rapporté à un repère orthonormé les points de coordonnées $(0,u_0)$, $(1,u_1)$, $(2,u_2)$ et de manière générale « tous » les points de coordonnées $(n,u_n)$, $n\in\mathbb{N}$. On peut éventuellement s'aider du graphe de la fonction $f$. Par exemple, la représentation graphique de la suite définie par $u_n=\dfrac{n^2-4n+3}{5}$, $n\in\mathbb{N}$, est :
Une suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ de nombres réels peut aussi être décrite par la donnée de son premier terme $u_0$ et une formule du type
Dans ce cas, la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est définie par une relation de récurrence. Si on veut connaître la valeur de $u_3$, on doit connaître la valeur de $u_2$ et si on veut connaître la valeur de $u_2$, on doit connaître la valeur de $u_1$ et si on veut connaître la valeur de $u_1$, on doit connaître la valeur de $u_0$. On part donc de $u_0$ puis on calcule les termes de la suite l'un après l'autre, de proche en proche.
Par exemple, si $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est la suite définie par :
Si on veut $u_2$, on calcule d'abord $u_1$. Pour obtenir $u_1$, on remplace $n$ par $0$ dans la relation de récurrence et on obtient $u_1=\dfrac{u_0^2-4u_0+3}{5}=\dfrac{7^2-4\times7+3}{5}=\dfrac{24}{5}=4,8$. Pour obtenir $u_2$, on remplace $n$ par $1$ dans la relation de récurrence et on obtient $u_2=\dfrac{u_1^2-4u_1+3}{5}=\dfrac{4,8^2-4\times4,8+3}{5}=1,368$.
On veut maintenant représenter graphiquement la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$.
Les réels $m$ et $M$ fournis dans la définition précédente sont des réels indépendants de $n$. Les réels $m$ et $M$ ne varient pas quand $n$ varie. Ainsi, si on écrit : pour tout entier naturel $n$, $u_n\leqslant 3$, le nombre $3$ est un majorant de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ et on a majoré la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ au sens de la définition précédente. Mais si on écrit : pour tout entier naturel $n$, $u_n\leqslant n$, on n'a pas majoré la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ au sens de la définition précédente.
Solution. Soit $n$ un entier naturel naturel. \begin{align*} n\geqslant0\Rightarrow-3n\leqslant0\Rightarrow-3n+4\leqslant0+4\Rightarrow u_n\leqslant4. \end{align*} Ainsi, pour tout entier naturel $n$, $u_n\leqslant 4$. On en déduit que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est majorée par le nombre $4$.
Solution. Soit $n$ un entier naturel naturel.
Puisque $\dfrac{n}{5(n+5)}\geqslant0$, on en déduit que $u_n-\dfrac{14}{5}\geqslant0$ et donc que $u_n\geqslant\dfrac{14}{5}$. Ensuite,
Puisque $-\dfrac{1}{5(n+5)}<0$, on en déduit que $u_n-3<0$ et donc que $u_n<3$.
On a montré que pour tout entier naturel $n$, $\dfrac{14}{5}\leqslant u_n<3$. En particulier, la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est bornée.
Commentaire. Dans l'exercice 2, nous avons dû montré que $u_n<3$. Le problème initial est délicat car dans l'écriture $u_n=\dfrac{3n+14}{n+5}$, la lettre $n$ apparaît plusieurs fois, contrairement à l'exercice 1. Si on cherche à écrire directement des inégalités, on peut tenter : $n\geqslant0\Rightarrow 3n+14\geqslant14$ et $n\geqslant0\Rightarrow n+5\geqslant5$. Mais il n'y a rien à tirer de ces inégalités. Quand on écrit que le numérateur $3n+14$ vaut au minimum $14$, on devrait se diriger vers un résultat du type : la fraction $\dfrac{3n+14}{n+5}$ vaut au minimum un certain nombre. Mais quand on écrit que le dénominateur $n+5$ vaut au minimum $5$, on devrait se diriger vers un résultat du type : la fraction $\dfrac{3n+14}{n+5}$ vaut au maximum un certain nombre et on ne parvient pas à utiliser les deux inégalités en même temps. On doit se rappeler que
Nous avons donc calculé les deux différences $u_n-\dfrac{14}{5}$ et $u_n-3$ puis nous avons précisé le signe de ces deux différences.
Exemple 1. Soit $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ la suite définie par : pour tout entier naturel $n$, $u_n=-3n+5$. Pour tout entier naturel,
Ainsi, pour tout entier naturel $n$, $u_n>u_{n+1}$ ou encore pour tout entier naturel $n$, $u_{n+1}< u_n$. La suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est donc une suite strictement décroissante.
Exemple 2. Soit $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ la suite définie par : pour tout entier naturel $n$, $u_n=(-1)^n\times n$. $u_0=0$ et $u_1=-1$. En particulier, $u_0>u_1$ et donc la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ n'est pas croissante. Mais $u_1=-1$ et $u_2=2$. En particulier, $u_1< u_2$ et donc la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ n'est pas décroissante.
En résumé, la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ n'est ni croissante, ni décroissante ou encore la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ n'est pas monotone.
Si pour tout entier naturel $n$, $u_n=u_0$, alors pour tout entier naturel $u_n=u_0$ et $u_{n+1}=u_0$ puis $u_{n+1}=u_n$.
Réciproquement, supposons que pour tout entier naturel $n$, $u_{n+1}=u_n$. Montrons par récurrence que pour tout entier naturel, $u_n=u_0$.
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel $n$, $u_n=u_0$.
Montrons par récurrence que pour tout entier naturel $n\geqslant p$, $u_n\geqslant u_p$.
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel $n\geqslant p$, $u_n\geqslant u_p$.
En particulier, quand $p=0$, on obtient : pour tout $n\geqslant 0$, $u_n\geqslant u_0$.
Enfin, les résultats du 2), s'obtiennent en remplaçant le symbole $\geqslant$ par le symbole $\leqslant$.
Technique 1. Quand l'expression de $u_n$ en fonction de $n$ ne contient qu'une seule fois la lettre $n$, on part de l'inégalité $n< n+1$ puis par opérations successives, on parvient à une inégalité entre $u_n$ et $u_{n+1}$.
Solution. Soit $n$ un entier naturel.
\begin{align*} n< n+1&\Rightarrow2^n< 2^{n+1}\Rightarrow2^n+1< 2^{n+1}+1\\ &\Rightarrow\sqrt{2^n+1}< \sqrt{2^{n+1}+1}\;(\text{car la fonction}\;x\mapsto\sqrt{x}\;\text{est strictement croissante sur}\;[0,+\infty[)\\ &\Rightarrow \dfrac{1}{\sqrt{2^n+1}}>\dfrac{1}{\sqrt{2^{n+1}+1}}\;(\text{car}\;\sqrt{2^n+1}>0\;\text{et la fonction}\;x\mapsto\dfrac{1}{x}\;\text{est strictement décroissante sur}\;]0,+\infty[)\\ &\Rightarrow -\dfrac{17}{\sqrt{2^n+1}}<-\dfrac{17}{\sqrt{2^{n+1}+1}}\Rightarrow 4-\dfrac{17}{\sqrt{2^n+1}}< 4-\dfrac{17}{\sqrt{2^{n+1}+1}}\\ &\Rightarrow u_n< u_{n+1}. \end{align*}Ainsi, pour tout entier naturel $n$, $u_n< u_{n+1}$. On en déduit que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est strictement croissante.
Technique 2. On étudie le signe de $u_{n+1}-u_n$ en fonction de $n$.
Remarque. La technique 2 est technique la plus fréquemment utilisée dans la pratique.
Solution. Soit $n$ un entier naturel naturel.
\begin{align*} u_{n+1}-u_n&=\dfrac{3^{n+1}}{(n+2)^2}-\dfrac{3^n}{(n+1)^2}=\dfrac{3^{n+1}(n+2)^2-3^n(n+1)^2}{(n+1)^2(n+2)^2}=3^n\dfrac{3(n+2)^2-(n+1)^2}{(n+1)^2(n+2)^2}\\ &=3^n\dfrac{3(n^2+4n+4)-(n^2+2n+1)}{(n+1)^2(n+2)^2}=3^n\dfrac{3n^2+12n+12-n^2-2n-1}{(n+1)^2(n+2)^2}\\ &=3^n\dfrac{2n^2+10n+11}{(n+1)^2(n+2)^2}. \end{align*}Puisque $n$ est un entier naturel, on a $2n^2+10n+11>0$ puis $u_{n+1}-u_n>0$.
Ainsi, pour tout entier naturel $n$, $u_{n+1}-u_n>0$ ou encore $u_{n+1}>u_n$. On en déduit que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est strictement croissante.
Solution.
Puisque $u_n$ existe et que $u_n\geqslant1$, on a en particulier $2u_n+3\geqslant0$. Mais alors $u_{n+1}$ existe. Ensuite,
\begin{align*} 1\leqslant u_n<3&\Rightarrow2\times1+3\leqslant2u_n+3<2\times3+3\Rightarrow5\leqslant2u_n+3<9\\ &\Rightarrow\sqrt{5}\leqslant \sqrt{2u_n+3}<\sqrt{9}\;(\text{car la fonction}\;x\mapsto\sqrt{x}\;\text{est strictement croissante sur}\;[0,+\infty[)\\ &\Rightarrow\sqrt{5}\leqslant u_{n+1}<3\\ &\Rightarrow1\leqslant u_{n+1}<3\;(\text{car}\;\sqrt{5}\geqslant1). \end{align*}On a montré par récurrence que pour tout entier naturel $n$, $u_n$ existe et $1\leqslant u_n<3$.
car $(3-u_n)(u_n+1)=3u_n+3-u_n^2-u_n=-u_n^2+2u_n+3$.
On a montré que pour tout entier naturel $n$, $u_{n+1}-u_n>0$ ou encore $u_n< u_{n+1}$ et donc que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est strictement croissante.
Technique 3. Si $u_n$ est défini par des produits et des quotients et si la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est strictement positive, on compare $\dfrac{u_{n+1}}{u_n}$ au nombre $1$.
Solution. Soit $n$ un entier naturel non nul. $u_n\neq0$ puis
\begin{align*} \dfrac{u_{n+1}}{u_n}&=\dfrac{\dfrac{2^{n+1}}{(n+1)!}}{\dfrac{2^n}{n!}}=\dfrac{2^{n+1}}{(n+1)!}\times\dfrac{n!}{2^n}=\dfrac{2^{n+1}}{2^n}\times\dfrac{n!}{(n+1)!}=2\times\dfrac{1\times2\times\ldots\times(n-1)\times n}{1\times2\times\ldots\times(n-1)\times n\times(n+1)}\\ &=\dfrac{2}{n+1}, \end{align*} puisPuisque $n\geqslant 1$, $1-n\leqslant0$ puis $\dfrac{1-n}{n+1}\leqslant0$ puis $\dfrac{u_{n+1}}{u_n}-1\leqslant0$ et donc $\dfrac{u_{n+1}}{u_n} \leqslant1$.
Puisque $u_n>0$, on en déduit que $u_{n+1}\leqslant u_n$.
Ainsi, pour tout entier naturel non nul $n$, $u_{n+1}\leqslant u_n$. On en déduit que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}^*}$ est décroissante.
Plus précisément, pour tout $n\geqslant 2$, $1-n<0$ puis $u_{n+1}< u_n$. La suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}^*}$ est donc strictement décroissante à partir du rang $2$.
Technique 4. Si la suite est du type $u_n=f(n)$, $n\in\mathbb{N}$, où $f$ est une certaine fonction définie sur $[0,+\infty[$, on peut utiliser les variations de la fonction $f$ pour préciser les variations de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$.
Les variations de la fonction $f$ peuvent être obtenues à partir du signe de la dérivée de la fonction $f$ si cette fonction est dérivable. Cependant, attention ! On dérive une fonction mais
Solution. Pour tout réel positif $x$, posons $f(x)=\dfrac{x^2+4x+2}{x+1}$ de sorte que pour tout entier naturel $n$, $u_n=f(n)$. La fonction $f$ est dérivable sur $[0,+\infty[$ en tant que quotient de fonctions dérivables sur $[0,+\infty[$ dont le dénominateur ne s'annule pas sur $[0,+\infty[$ et pour tout réel $x\geqslant0$,
\begin{align*} f'(x)&=\dfrac{(2x+4)\times(x+1)-(x^2+4x+2)\times1}{(x+1)^2}=\dfrac{(2x^2+2x+4x+4)-(x^2+4x+2)}{(x+1)^2}\\ &=\dfrac{2x^2+6x+4-x^2-4x-2}{(x+1)^2}=\dfrac{x^2+2x+2}{(x+1)^2}. \end{align*}La dérivée $f'$ de $f$ est une fonction strictement positive sur $[0,+\infty[$. On en déduit que la fonction $f$ est une fonction strictement croissante sur $[0,+\infty[$. Puisque la fonction $f$ est strictement croissante sur $[0,+\infty[$, pour tout entier naturel $n$ on a
$0\leqslant n< n+1\Rightarrow f(n)< f(n+1)\Rightarrow u_n< u_{n+1}$.Ainsi, tout entier naturel $n$, $u_{n} Pour tout entier naturel $n$, $u_{n+1}-u_n=r$. Donc, Pour tout entier naturel $n$, $\dfrac{q^{n+1}}{q^n}=q$. Donc,
Théorème 3.
Soit $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ une suite arithmétique de raison $r$.
Théorème 4.
Soit $q$ un réel strictement positif.
0$. On en déduit que la suite
$\left(q^n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est strictement décroissante ;
On dit que la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ a pour limite $\ell$ quand $n$ tend vers $+\infty$ ou aussi que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{ N}}$ converge vers $\ell$ si et seulement si tout intervalle ouvert non vide contenant $\ell$ contient tous les termes de la suite à partir d' un certain rang.
Si la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ a une limite $\ell$ qui est un réel, on dit que la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ converge ou que la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ est convergente.
Dans le cas contraire, on dit que la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ diverge ou que la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ est divergente.
Interprétation graphique. On place $\ell$ sur l'axe des ordonnées puis on se donne un intervalle ouvert $I$ quelconque contenant $\ell$. A partir d'un certain rang $p$ dépendant de l'intervalle $I$ que l'on s'est donné, tous les termes de la suite appartiennent à l'intervalle $I$. Pour n'importe que intervalle ouvert $I$ contenant $\ell$, aussi petit soit-il, on peut fournir un tel rang $p$.
Soit $\varepsilon=\dfrac{\ell'-\ell}{2}$. $\varepsilon$ est un réel strictement positif.
Posons $I_1=]\ell-\varepsilon,\ell+\varepsilon[$ et $I_2=]\ell'-\varepsilon,\ell'+\varepsilon[$. Les intervalles $I_1$ et $I_2$ sont disjoints ou encore les intervalles $I_1$ et $I_2$ n'ont aucun nombre réel en commun.
On applique la définition 3 aux deux intervalles $I_1$ et $I_2$.
Puisque la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge vers $\ell$, il existe un rang $p_1$ à partir duquel tous les termes de la suite sont dans $I_1$ et il existe un rang $p_2$ à partir duquel tous les termes de la suite sont dans $I_2$.
Soit $p$ le plus grand des deux rangs $p_1$ et $p_2$. Alors, $u_p$ est dans $I_1$ et dans $I_2$. Ceci contredit le fait que les intervalles $I_1$ et $I_2$ n'ont aucun réel en commun. Il était donc absurde de supposer que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ convergeait vers deux limites distinctes et on a montré que $\ell=\ell'$.
Notation. Quand la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge vers le réel $\ell$, on écrit $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=\ell$.
La suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ a pour limite $\ell$ quand $n$ tend vers $+\infty$ si et seulement si tout intervalle ouvert non vide de centre $\ell$ contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang.
Réciproquement, supposons que tout intervalle ouvert de centre $\ell$ contienne tous les termes de la suite à partir
d'un certain rang.
Soient $\alpha$ et $\beta$ deux réels strictement positifs puis $I=]\ell-\alpha,\ell+\beta[$. Soit $\varepsilon$ le plus petit des deux réels $\alpha$ et $\beta$. L'intervalle $I'=]\ell-\varepsilon,\ell+\varepsilon[$ est un intervalle ouvert de centre $\ell$. Il contient donc tous les termes de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang $p$. Comme $I'$ est contenu dans $I$, tous les termes de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ de rang supérieur ou égal à $p$ sont aussi dans l'intervalle $I$. On a montré que tout intervalle ouvert contenant $\ell$ contient tous les termes de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang.
Exemple 1. Montrons en revenant à la définition que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{2n+1}{n+3}=2$. Pour $n\in\mathbb{N}$, posons $u_n=\dfrac{2n+1}{n+3}$.
Soit $\varepsilon$ un réel strictement positif. On note $I$ l'intervalle $]2-\varepsilon,2+\varepsilon[$.
Soit $n$ un entier naturel.
Soit $p$ un entier strictement supérieur à $\dfrac{5}{\varepsilon}-3$ (si $\dfrac{5}{\varepsilon}-3<0$, on peut prendre $p=0$ et si $\dfrac{5}{\varepsilon}-3\geqslant0$, on peut prendre
$p=E\left(\dfrac{5}{\varepsilon}-3\right)+1$ (où $E$ désigne la fonction \og partie entière \fg)).Pour tout entier naturel $n$ tel que $n\geqslant p$, on a encore $n>\dfrac{5}{\varepsilon}-3$ et donc $u_n\in I$. Ainsi, tout intervalle ouvert de centre $2$ contient tous les termes de la suite $\left(\dfrac{2n+1}{n+1}\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang et donc $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{2n+1}{n+1}=2$.
Exemple 2. Soit $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ la suite définie par : pour tout entier naturel $n$, $u_n=(-1)^n$. Montrons que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ diverge. On va montrer que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ ne peut converger vers aucun réel $\ell$.
Soit $\ell$ un réel. Il y a cinq cas possibles concernant $\ell$ : 1) $\ell>1$, 2) $\ell=1$, 3) $-1<\ell<1$, 4) $\ell=-1$, 5) $\ell<-1$. On va montrer que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ ne peut pas converger vers $\ell$ dans les deux premiers cas, les autres cas se traitant de manière similaire.
La distance de $1$ à $\ell$ est $\ell-1$. C'est un réel strictement positif. Le milieu du segment $[1,\ell]$ est $\dfrac{1+\ell}{2}$. La distance de ce milieu à $1$ ou $\ell$ est $\dfrac{\ell-1}{2}$. Soit $I=\left]\ell-\dfrac{\ell-1}{2},\ell+\dfrac{\ell-1}{2}\right[=\left]\dfrac{1+\ell}{2},\dfrac{3\ell-1}{2}\right[$.
La suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ prend alternativement les valeurs $1$ et $-1$ et l'intervalle $I$ est constitué de réels tous strictement plus grands que $1$ (car $\dfrac{1+\ell}{2}>\dfrac{1+1}{2}=1$). Donc, l'intervalle $I$ est un intervalle ouvert de centre $\ell$ ne contenant aucun terme de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ et en particulier ne contenant aucun terme de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang. Ceci montre que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ ne peut pas converger vers $\ell$.<:p>
Soit $I=]0,2[$. $I$ est un intervalle ouvert de centre $1$. Vérifions qu'il n'existe pas de rang à partir duquel tous les termes de la suite appartiennent à l'intervalle $I$.
Soit $p$ un entier naturel. Soit $n$ un entier naturel impair supérieur ou égal à $p$ (on peut prendre $n=p$ si $p$ est impair et $n=p+1$ si $p$ est pair). Puisque $n$ est impair, $(-1)^n$ est le produit d'un nombre impair de $-1$ et est donc égal à $-1$. Par suite, $(-1)^n\notin I$.
On a montré que pour tout rang $p$, il existe au moins un rang $n\geqslant p$ tel que $(-1)^n\notin I$. Finalement, on a fourni un intervalle ouvert de centre $1$ qui ne contient pas tous les termes de la suite $\left((-1)^n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang et donc la suite $\left((-1)^n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ ne converge pas vers $1$.
La conclusion serait la même dans les trois derniers cas. La suite $\left((-1)^n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est un exemple de suite divergente.
Remarque. On ne peut pas se permettre de dire que la suite $\left((-1)^n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ tend vers $1$ et $-1$. Tout d'abord parce qu'on vient de montrer que cette suite n'a pas de limite, mais aussi parce qu'on a démontré que si une suite a une limite, cette limite est unique.
Notation. Quand $u_n$ a pour limite $+\infty$ quand $n$ tend vers $+\infty$, on écrit $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=+\infty$. Quand $u_n$ a pour limite $-\infty$ quand $n$ tend vers $+\infty$, on écrit $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=-\infty$.
Remarque. Une suite tendant vers $+\infty$ ou vers $-\infty$ quand $n$ tend vers $+\infty$ est une suite divergente.
Exemple. Montrons que la suite définie par : pour tout entier naturel $n$, $u_n=n^2+3n+2$ tend vers $+\infty$ quand $n$ tend vers $+\infty$.
On note d'abord que pour tout entier naturel $n$, $u_n=n+n^2+2n+2$ et donc $u_n\geqslant n$. Soient alors $A$ un réel puis $I=]A,+\infty[$. Soit $p$ un entier strictement plus grand que $A$ (on peut prendre par exemple $p=0$ si $A<0$ et $p=E(A)+1$ si $A\geqslant0$ (où $E$ désigne la fonction \og partie entière \fg)). Pour tout entier naturel $n$ supérieur ou égal à $p$, on a $u_n\geqslant n\geqslant p>A$ et donc $u_n\in I$.
On a montré que tout intervalle de la forme $]A,+\infty[$ contient tous les termes de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang et donc que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=+\infty$.
$\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n=+\infty$ | $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n^2=+\infty$ | $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\sqrt{n}=+\infty$ |
$\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n}=0$ | $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n^2}=0$ | $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{\sqrt{n}}=0$ |
Pour tout entier $k\geqslant1$ | $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n^k=+\infty$ | $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n^k}=0$ |
Nous vous laissons le soin de démontrer que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n^2=+\infty$ en revenant à la définition ou plus généralement que pour tout entier naturel $k\geqslant1$, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n^k=+\infty$. Néanmoins, ce résultat se démontre plus aisément en constatant que pour tout entier naturel $k\geqslant1$, $n^k\geqslant n$ et en utilisant un théorème exposé plus loin : si pour tout $n$, $v_n\geqslant u_n$ et si $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=+\infty$, alors $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}v_n=+\infty$.
Les trois résultats $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n}=0$, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n^2}=0$ et $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{\sqrt{n}}=0$ peuvent se démontrer en revenant à la définition.
Néanmoins, ils sont la conséquence d'un résultat exposé plus loin : l'inverse d'une suite tendant vers $+\infty$ est une suite tendant vers $0$.
Nous allons maintenant étudier la limite d'une suite géométrique (théorème 9). Pour démontrer ce théorème, on a besoin d'un résultat préliminaire qui est l'objet du théorème 8.
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel $n$, $(1+a)^n\geqslant1+na$.
D'après le théorème 8, pour tout entier naturel $n$, $(1+a)^n\geqslant 1+na$ ou encore $q^n\geqslant1+na$. Puisque $a>0$, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}(1+an)=+\infty$ (d'après le théorème 10 du paragraphe 4).
Ainsi, pour tout entier naturel $n$, $q^n\geqslant1+na$ et $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}(1+na)=+\infty$. On en déduit que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}q^n=+\infty$.
On admettra le théorème suivant dont les résultats sont très intuitifs.
On résume ces différents résultats dans un tableau.
$(u_n)$ a pour limite | $\ell$ | $\ell$ | $\ell$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ |
$(v_n)$ a pour limite | $\ell'$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $-\infty$ |
$(u_n+v_n)$ a pour limite | $\ell+\ell'$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $-\infty$ | ? |
Le tableau ci-dessus comporte un ?. Quand la suite $(u_n)$ tend vers $+\infty$ et que la suite $(v_n)$ tend vers $-\infty$, tout est possible et on ne peut donc pas donner de résultat général. Voici quatre exemples montrant que l'on peut vraiment obtenir n'importe quel résultat pour la suite $(u_n+v_n)$. Dans chacun des quatre cas ci-dessous la suite $(u_n)$ tend vers $+\infty$ et la suite $(v_n)$ tend vers $-\infty$.
On résume ces différents résultats dans un tableau.
$(u_n)$ a pour limite | $\ell$ | $\ell>0$ | $\ell>0$ | $\ell<0$ | $\ell<0$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $0$ |
$(v_n)$ a pour limite | $\ell'$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $+-\infty$ | $\pm\infty$ |
$(u_n\times v_n)$ a pour limite | $\ell\times\ell'$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $+\infty$ | $+\infty$ | $-\infty$ | ? |
Remarque. Le cas particulier où l'une des deux suites est une suite constante et non nulle fournit les différents résultats pour la suite $(ku_n)$ où $k$ est un réel non nul.
Encore une fois, le tableau comporte un ?. Voici quatre exemples où la suite $(u_n)$ tend vers $0$ et la suite $(v_n)$ tend vers $\pm\infty$ avec à chaque fois un résultat différent concernant la suite $(u_n\times v_n)$.
On résume ces différents résultats dans un tableau.
$(u_n)$ a pour limite | $\ell$ | $\ell$ | $+\infty$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $-\infty$ | $\pm\infty$ | $\ell>0$ ou $+\infty$ | $\ell< 0$ ou $-\infty$ | $\ell>0$ ou $+\infty$ | $\ell< 0$ ou $-\infty$ | $0$ |
$(v_n)$ a pour limite | $\ell'\neq0$ | $\pm\infty$ | $\ell'>0$ | $\ell'<0$ | $\ell'>0$ | $\ell'<0$ | $\pm\infty$ | $0$ en étant $>0$ | $0$ en étant $>0$ | $0$ en étant $<0$ | $0$ en étant $<0$ | $0$ |
$\left(\dfrac{u_n}{v_n}\right)$ a pour limite | $\dfrac{\ell}{\ell'}$ | $0$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $?$ | $+\infty$ | $-\infty$ | $-\infty$ | $+\infty$ | $?$ |
Remarque. En particulier, l'inverse d'une suite tendant vers l'infini est une suite tendant vers $0$ et l'inverse d'une suite strictement positive ou strictement négative tendant vers $0$ est une suite tendant vers l'infini ($+$ ou $-$). On résume ces résultats avec les deux égalités
L'écriture $\dfrac{1}{0}$ ne signifie pas que l'on a divisé le nombre $1$ par le nombre $0$ mais que l'on a divisé une suite tendant vers $1$ par une suite tendant vers $0$. De même, l'écriture $\dfrac{1}{\infty}$ ne signifie pas que l'on a divisé le nombre $1$ par l'infini (qui n'est pas un nombre) mais que l'on a divisé une suite tendant vers $1$ par une suite tendant vers l'infini.
Cette fois-ci, le tableau comporte deux ?. Voici trois exemples où les deux suites $(u_n)$ et $(v_n)$ tendent vers $0$ avec à chaque fois un résultat différent concernant la suite $\left(\dfrac{u_n}{v_n}\right)_{n\in\mathbb{N}}$.
Voici trois autres exemples où les deux suites $(u_n)$ et $(v_n)$ tendent vers $+\infty$ avec à chaque fois un résultat différent concernant la suite $\left(\dfrac{u_n}{v_n}\right)_{n\in\mathbb{N}}$.
Dans les théorèmes précédents, nous avons rencontré quatre situations où le résultat était imprévisible. Ces quatre situations sont les quatre formes indéterminées de la classe de terminale. L'une d'entre elles est à part : c'est la forme $+\infty-\infty$. Les trois autres vont ensemble car il s'agit en fait de la même forme indéterminée : ce sont les formes $\dfrac{\infty}{\infty}$, $\dfrac{0}{0}$ et $0\times\infty$. Il s'agit bien d'une seule et même indétermination en tenant compte des deux \og égalités \fg~:~$\dfrac{1}{0}=\infty$ et $\dfrac{1}{\infty}=0$.
Quand on n'est en présence d'une telle forme indéterminée, les théorèmes 10, 11 et 12 affirment que l'on ne peut pas conclure avec cette écriture de la suite. Ceci ne signifie pas que tout s'arrête et que l'on ne sait pas faire l'exercice. Cela signifie que l'on doit chercher une autre écriture de la suite sous laquelle l'indétermination disparaît. La principale technique est :
Par exemple, pour $n\in\mathbb{N}$, posons $u_n=2n^2-3n+5$. $2n^2$ tend vers $+\infty$ quand $n$ tend vers $+\infty$ et $-3n+5$ tend vers $-\infty$ quand $n$ tend vers $+\infty$. Nous sommes donc face à une forme indéterminée. Il n'est pas nécessaire de le constater sur une copie. En présence d'une forme indéterminée, la première chose à ne pas faire est d'écrire $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=\ldots$ car on ne sait même pas si cette limite existe. On transforme d'abord l'écriture de $u_n$ en mettant le terme prépondérant $2n^2$ en facteurs sans écrire le symbole $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}$ : pour tout entier naturel \textbf{non nul} $n$,
Dans la parenthèse est apparue une somme dont le premier terme est $1$. Les autres termes tendent vers $0$ car ils sont le résultat de la division d'un terme par un terme prépondérant. La parenthèse tend donc vers $1$ et il n'y a plus qu'à donner la limite du terme prépondérant mis en facteur. L'indétermination a été levée et on peut maintenant utiliser le symbole $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}$ : $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}-\dfrac{3}{2n}=0$ et $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{5}{2n^2}=0$. Donc $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}1-\dfrac{3}{2n}+\dfrac{5}{2n^2}=1$. D'autre part, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}2n^2=+\infty$. En effectuant le produit des deux suites, on obtient
Solution. Pour tout entier naturel \text{non nul} $n$,
\begin{align*} u_n&=\dfrac{2n^2-5n+7}{3n^2+n+1}=\dfrac{2n^2\left(\dfrac{2n^2}{2n^2}-\dfrac{5n}{2n^2}+\dfrac{7}{2n^2}\right)}{3n^2\left(\dfrac{3n^2}{3n^2}+\dfrac{n}{3n^2}+\dfrac{1}{3n^2}\right)}=\dfrac{2n^2}{3n^2}\times\dfrac{1-\dfrac{5}{2n}+\dfrac{7}{2n^2}}{1+\dfrac{1}{3n}+\dfrac{1}{3n^2}}\\ &=\dfrac{2}{3}\times\dfrac{1-\dfrac{5}{2n}+\dfrac{7}{2n^2}}{1+\dfrac{1}{3n}+\dfrac{1}{3n^2}}. \end{align*} $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}-\dfrac{5}{2n}=0$ et $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{7}{2n^2}=0$. Donc $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\left(1-\dfrac{5}{2n}+\dfrac{7}{2n^2}\right)=1$. De même, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\left(1+\dfrac{1}{3n}+\dfrac{1}{3n^2}\right)=1$.En effectuant le quotient des deux suites, on obtient $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1-\dfrac{5}{2n}+\dfrac{7}{2n^2}}{1+\dfrac{1}{3n}+\dfrac{1}{3n^2}}=\dfrac{1}{1}=1$ et finalement
$$\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{2}{3}\times\dfrac{1-\dfrac{5}{2n}+\dfrac{7}{2n^2}}{1+\dfrac{1}{3n}+\dfrac{1}{3n^2}}=\dfrac{2}{3}\times1=\dfrac{2}{3}.$$Commentaire. Dans l'exercice 8, nous étions en présence d'une indétermination du type $\dfrac{\infty}{\infty}$ (le numérateur tend vers $+\infty$ à cause de $2n^2$ et le dénominateur tend vers $+\infty$ à cause de $3n^2$). Nous n'avons pas mentionné cette indétermination dans la solution mais nous avons tout de suite transformé l'écriture de $u_n$ sans écrire le symbole $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}$.
Au numérateur, nous avons mis en facteur le terme prépondérant $2n^2$ en facteur et au dénominateur, nous avons mis en facteur le terme prépondérant $3n^2$. Nous avons ainsi fait apparaître explicitement le \og face à face \fg~entre $2n^2$ et $3n^2$ qui contient l'indétermination $\dfrac{\infty}{\infty}$. L'indétermination a été levée quand nous avons simplifié par $n^2$.
Solution. Pour tout entier naturel non nul $n$,
\begin{align*} u_n&=\sqrt{4n^2+n+1}-n=\sqrt{4n^2\left(1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}\right)}-n=\sqrt{4n^2}\sqrt{1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}}-n\\ &=2n\sqrt{1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}}-n=n\left(2\sqrt{1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}}-1\right). \end{align*} $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{4n}=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{4n^2}=0$. Donc $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\left(1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}\right)=1$ puis $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}2\sqrt{1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}}-1=2\sqrt{1}-1=1$. D'autre part, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n=+\infty$ et finalement, en effectuant le produit des deux suites $$\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}n\left(2\sqrt{1+\dfrac{1}{4n}+\dfrac{1}{4n^2}}-1\right)=+\infty.$$Commentaire. Dans l'exercice précédent, nous étions en face d'une indétermination du type $+\infty-\infty$. Le premier terme $\sqrt{4n^2+n+1}$ vaut environ $\sqrt{4n^2}=2n$ et donc la différence $\sqrt{4n^2+n+1}-n$ vaut environ $2n-n=n$. Ce discours approximatif doit être remplacé par un calcul rigoureux. La technique consiste à mettre en facteur le prépondérant $4n^2$ en facteur sous la racine carrée.
Il existe d'autres techniques pour lever des indéterminations qui s'utilisent dans des circonstances très particulières. Nous en signalerons ici une : l'utilisation d'une quantité conjuguée.
Solution. Pour tout entier naturel $n$,
\begin{align*} u_n&=\sqrt{n^2+n+1}-n=\dfrac{\left(\sqrt{n^2+n+1}-n\right)\left(\sqrt{n^2+n+1}+n\right)}{\sqrt{n^2+n+1}+n}=\dfrac{\left(\sqrt{n^2+n+1}\right)^2-n^2}{\sqrt{n^2+n+1}+n}\\ &=\dfrac{n^2+n+1-n^2}{\sqrt{n^2+n+1}+n}=\dfrac{n+1}{\sqrt{n^2+n+1}+n}=\dfrac{n+1}{\sqrt{n^2\left(1+\dfrac{1}{n}+\dfrac{1}{n^2}\right)}+n}=\dfrac{n\left(1+\dfrac{1}{n}\right)}{n\left(\sqrt{1+\dfrac{1}{n}+\dfrac{1}{n^2}}+1\right)}\\ &=\dfrac{1+\dfrac{1}{n}}{\sqrt{1+\dfrac{1}{n}+\dfrac{1}{n^2}}+1}. \end{align*} $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n}=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n^2}=0$. Donc, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}1+\dfrac{1}{n}+\dfrac{1}{n^2}=1$ puis $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\sqrt{1+\dfrac{1}{n}+\dfrac{1}{n^2}}+1=2$. D'autre part, $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}1+\dfrac{1}{n}=1$ et donc en effectuant le quotient des deux suites $$\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1+\dfrac{1}{n}}{\sqrt{1+\dfrac{1}{n}+\dfrac{1}{n^2}}+1}=\dfrac{1}{2}.$$Commentaire. Nous étions en présence d'une indétermination du type $+\infty-\infty$. Mais si pratiquons comme dans l'exercice 9 :
nous transformons l'indétermination $+\infty-\infty$ en l'indétermination $\infty\times0$. La différence avec l'exercice 9 est que $\sqrt{n^2}-n=0$ (alors que dans l'exercice précédent $\sqrt{4n^2}-n=n$). Pour voir explicitement le \og face à face \fg~$\sqrt{n^2}-n=n-n=0$, il faudrait pouvoir élever au carré l'expression $\sqrt{n^2+n+1}$. Pour pouvoir élever au carré $\sqrt{a}$ dans l'expression $\sqrt{a}-b$, on utilise la \textbf{quantité conjuguée} $\sqrt{a}+b$ :
Ainsi, on multiplie et on divise l'expression $\sqrt{n^2+n+1}-n$ par l'expression $\sqrt{n^2+n+1}+n$. L'effet est double : au numérateur on a maintenant $(n^2+n+1)-n^2=n+1$ et le \og face à face \fg~$n^2-n^2=0$ est apparu explicitement. Au dénominateur, il n'y a plus d'intermination du type $+\infty-\infty$. Le dénominateur $\sqrt{n^2+n+1}+n$ tend vers $+\infty+\infty=+\infty$. On peut alors revenir à la technique du terme prépondérant en facteur.
On admettra le théorème suivant
On suppose que
Soit $A$ un réel puis $I=]A,+\infty[$. Puisque $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=+\infty$, il existe un rang $p_2$ tel que pour tout $n\geqslant p_2$, $u_n$ appartient à $I$.
Soit $p$ le plus grand des deux entiers $p_1$ et $p_2$. Pour tout $n\geqslant p$, $v_n\geqslant u_n$ et $u_n>A$. Donc, pour tout $n\geqslant p$, $v_n>A$ ou encore $v_n$ appartient à $I$. Par suite, l'intervalle $I$ contient tous les termes de la suite $(v_n)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir du rang $p$.
On a montré que tout intervalle de la forme $]A,+\infty[$ où $A$ est un réel, contient tous les termes de la suite $(v_n)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certainrang et donc que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}v_n=+\infty$.
Le 2) se montre de manière analogue.
Solution.
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel $n$, $u_n\geqslant n$.
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel $n$, $u_n\geqslant -n-4$.
Soient $\varepsilon$ un réel strictement positif puis $I=\ell-\varepsilon,\ell+\varepsilon[$.
Puisque la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge vers $\ell$, il existe un rang $p_2$ tel que pour tout $n\geqslant p_2$, $\ell-\varepsilon< u_n$ et puisque la suite $\left(w_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge vers $\ell$, il existe un rang $p_3$ tel que pour tout $n\geqslant p_3$, $w_n< \ell+\varepsilon$.
Soit $p$ le plus grand des trois entiers $p_1$, $p_2$ et $p_3$. Pour tout entier naturel $n\geqslant p$, on a
et en particulier, pour tout entier naturel $n\geqslant p$, $\ell-\varepsilon On a montré que tout intervalle ouvert de centre $\ell$ contient tous les termes de la suite $\left(v_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain
rang. On en déduit que la suite $\left(v_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge et que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}v_n=\ell$.
Par exemple, soit une suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ vérifiant : pour tout $n\geqslant4$, $1-\dfrac{1}{n}\leqslant u_n\leqslant1+\dfrac{1}{n}$. Alors la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge et $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=1$.
Solution. Pour tout entier naturel non nul $n$, $(-1)^n$ est égal à $1$ ou à $-1$. Donc, pour tout entier naturel non nul $n$, $-1\leqslant (-1)^n\leqslant1$ puis
Puisque $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}-\dfrac{1}{n}=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}\dfrac{1}{n}=0$, le théorème des gendarmes permet d'affirmer que la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}^*}$ converge et que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=0$.
On admettra le théorème suivant :
Commentaire. Le théorème 16 ne donne pas la valeur de la limite de $u_n$. Il dit simplement que cette limite existe.
Solution. Représentation graphique de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$.
La suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est croissante et majorée par $3$. Donc la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge. Posons $\ell=\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n$.
Pour tout entier naturel $n$, $u_{n+1}=\sqrt{2u_n+3}$. Quand $n$ tend vers $+\infty$, $u_{n+1}$ tend vers $\ell$ car $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_{n+1}=\displaystyle\lim_{N\rightarrow+\infty}u_{N}=\ell$. D'autre part, quand $n$ tend vers $+\infty$, $\sqrt{2u_{n}+3}$ tend vers $\sqrt{2\ell+3}$.
En faisant tendre $n$ vers $+\infty$, on obtient $\ell=\sqrt{2\ell+3}$. Ceci impose $\ell\geqslant0$ puis $\ell^2=2\ell+3$ après élévation au carré des deux membres de l'égalité. Le nombre $\ell$ est donc un réel positif, solution de l'équation $x^2-2x-3=0$.
Le discriminant de cette équation est $\Delta=(-1)^2-4(-3)=16$. L'équation $x^2-2x-3=0$ admet donc deux solutions distinctes : $x_1=\dfrac{2+\sqrt{16}}{2}=3$ et $x_2=\dfrac{2-\sqrt{16}}{2}=-1$. Puisque $\ell$ est positif, on obtient $\ell=3$.
On a montré que la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge et que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=3$.
Supposons par l'absurde qu'il existe un rang $p$ tel que $u_p>\ell$. Puisque la suite $(u_n)_{n\in\mathbb{N}}$ est croisante, pour tout entier naturel $n\geqslant p$, $u_n\geqslant u_p$.
Variante 1. On fait tendre $n$ vers $+\infty$ dans cette inégalité : d'après le théorème 15, on a $\ell\geqslant u_p$. Ceci contredit le fait que $u_p>\ell$. Il était donc absurde de supposer qu'il existe un rang $p$ tel que $u_p>\ell$ et on a montré que pour tout entier naturel $n$, $u_n\leqslant\ell$.
Variante 2. Considérons l'intervalle $I=]\ell-1,u_p[$. Puisque $\ell-1<\ell< u_p$, $I$ est un intervalle ouvert contenant $\ell$. On sait que pour tout $n\geqslant p$, $u_n\geqslant u_p$ et en particulier, pour tout $n\geqslant p$, $u_n$ n'appartient pas à $I$. $I$ est donc un intervalle ouvert contenant $\ell$ et ne contenant pas tous les termes de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang. Ceci contredit le fait que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=\ell$. Il était donc absurde de supposer qu'il existe un rang $p$ tel que $u_p>\ell$ et on a montré que pour tout entier naturel $n$, $u_n\leqslant\ell$.
Soient $A$ un réel puis $I=]A,+\infty[$. Puisque la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ n'est pas majorée, le nombre $A$ n'est pas un majorant de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$. Il existe donc au moins un entier naturel $p$ tel que $u_p>A$.
Puisque la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est croissante, pour tout entier naturel $n\geqslant p$, on a $u_n\geqslant u_p$ et donc $u_n>A$. Ainsi, il existe un rang $p$ tel que pour tout $n\geqslant p$, $u_n\in I$.
On a montré que tout intervalle de la forme $]A,+\infty[$, où $A$ est un réel, contient tous les termes de la suite $\left(u_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ à partir d'un certain rang et donc que $\displaystyle\lim_{n\rightarrow+\infty}u_n=+\infty$.