On sait calculer l'aire d'un rectangle :
l'aire d'un triangle
l'aire d'un trapèze rectangle
Le plan étant rapporté à un repère orthonormé $\left(O,\overrightarrow{i},\overrightarrow{j}\right)$, on se propose de calculer l'aire du domaine $\mathscr{D}$ du plan compris entre l'axe des abscisses, les droites d'équation $x=0$ et $x=1$ et la courbe représentative de la fonction $x\mapsto x^2$. Ainsi, on cherche à déterminer l'aire d'un domaine où au moins un des bords « est courbe ».
L'unité dans laquelle sera mesurée cette aire est l'\textbf{unité d'aire}, c'est-à-dire l'aire du carré de sommets de coordonnées $(0,0)$, $(1,0)$, $(1,1)$ et $(0,1)$. L'aire $\mathscr{A}$ de $\mathscr{D}$ est certainement inférieure à une unité d'aire
ou même à une demie unité d'aire
et est par exemple supérieure à $0,5\times0,25=0,125$.
Ainsi, $0,125\leqslant\mathscr{A}\leqslant0,5$. On veut faire bien mieux que cela. On veut la valeur exacte de $\mathscr{A}$. On peut améliorer les idées précédentes dont le but est d'encadrer $\mathscr{A}$. On note $\mathscr{A}_1$ la somme des aires des rectangles ci-dessous.
On a
\begin{align*} \mathscr{A}&\geqslant\mathscr{A}_1\\ &=0,1\times0+0,1\times0,01+0,1\times0,04+0,1\times0,09+0,1\times0,16+0,1\times0,25+0,1\times0,36 +0,1\times0,49\\ &+0,1\times0,64+0,1\times0,81\\ &=0,1(0+0,01+0,04+0,09+0,16+0,25+0,36+0,49+0,64+0,81)\\ &=0,1\times2,49=0,249. \end{align*}En notant $\mathscr{A}_2$ la somme des aires des rectangles ci-dessus, on a aussi
\begin{align*} \mathscr{A}&\leqslant\mathscr{A}_2\\ &=0,1\times0,01+0,1\times0,04+0,1\times0,09+0,1\times0,16+0,1\times0,25+0,1\times0,36 +0,1\times0,49+0,1\times0,64\\ &+0,1\times0,81+0.1\times1\\ &=\mathscr{A}_1-0,1\times0+0.1\times1=\mathscr{A}_1+0,1\\ &=0,349. \end{align*}On a ainsi obtenu $0,249\leqslant\mathscr{A}\leqslant0,349$. Il faut encore améliorer en donnant aux rectangles ci-dessus des largeurs aussi petites que l'on veut. On découpe l'intervalle $[0,1]$ non plus en $10$ parties égales mais en $n$ parties égales où $n$ est un entier naturel non nul que l'on fera ensuite tendre vers $+\infty$.
L'intervalle $[0,1]$ est découpé en les $n$ intervalles $\left[0,\dfrac{1}{n}\right]$, $\left[\dfrac{1}{n},\dfrac{2}{n}\right]$, $\left[\dfrac{2}{n},\dfrac{3}{n}\right]$, $\left[\dfrac{3}{n},\dfrac{4}{n}\right]$, \ldots , $\left[\dfrac{n-3}{n},\dfrac{n-2}{n}\right]$, $\left[\dfrac{n-2}{n},\dfrac{n-1}{n}\right]$, $\left[\dfrac{n-1}{n},\dfrac{n}{n}\right]=\left[1-\dfrac{1}{n},1\right]$. De manière générale, l'intervalle $[0,1]$ a été décomposé en la réunion des $n$ intervalles de la forme $\left[\dfrac{k}{n},\dfrac{k+1}{n}\right]$ où $k$ est un entier naturel tel que $0\leqslant k\leqslant n-1$.
Chaque intervalle $\left[\dfrac{k}{n},\dfrac{k+1}{n}\right]$ a une longueur égale à la différence $\dfrac{k+1}{n}-\dfrac{k}{n}=\dfrac{1}{n}$. Quand nous ferons tendre $n$ vers $+\infty$, la longueur de l'\og intervalle \fg~obtenu sera notée $dx$ (différence infinitésimale de valeurs de la variable $x$). Sur l'intervalle $\left[\dfrac{k}{n},\dfrac{k+1}{n}\right]$, l'aire sous la courbe représentative de la fonction $x\mapsto x^2$ est comprise entre l'aire du petit rectangle $\dfrac{1}{n}\times f\left(\dfrac{k}{n}\right)=\dfrac{1}{n}\times\left(\dfrac{k}{n}\right)^2$ et l'aire du grand rectangle $\dfrac{1}{n}\times f\left(\dfrac{k+1}{n}\right)=\dfrac{1}{n}\times\left(\dfrac{k+1}{n}\right)^2$. Ainsi,
En additionnant toutes ces inégalités, on obtient
et
Les deux sommes ont beaucoup de termes en commun et donc la différence entre le majorant fourni et le minorant fourni est très simple. Elle est égale à
Quand $n$ tend vers $+\infty$, on est en droit d'espérer que le minorant fourni et le majorant fourni aient une limite commune (ce que l'on va effectivement démontrer plus loin). Cette limite commune sera par définition l'aire $\mathscr{A}$. Cette aire sera ainsi obtenue comme une somme infinie d'aires de rectangles de largeurs infinitésimales dx (différence de valeurs de $x$) et de longueurs f(x) où $x$ est un réel variant de 0 à 1. On a la notera
(le symbole $\displaystyle\int$ est donc la lettre s en majuscule, s étant l'initiale du mot somme).
Il nous reste à étudier la limite de chacun des deux membres de l'encadrement de $\mathscr{A}$ fourni plus haut. Pour tout entier naturel non nul, on pose $u_n=\underbrace{1^2+2^2+3^2+\ldots+(n-2)^2+(n-1)^2+n^2}_{n\;\text{termes}}$.
Ainsi, $u_1=1^2=1$, $u_2=1^2+2^2=5$, $u_3=1^2+2^2+3^2=14$, $u_4=1^2+2^2+3^2+4^2=30$ \ldots
L'encadrement de $\mathscr{A}$ obtenu plus haut s'écrit maintenant pour tout entier naturel non nul $n$,
ou encore
(nous avons constaté plus haut que le premier membre de l'encadrement était $\dfrac{1}{n}$ au-dessous du second membre).
Nous allons maintenant donner $u_n$ en fonction de $n$. Nous nous contenterons de démontrer une formule par récurrence sans expliquer comment nous avons deviné cette formule ou plutôt sans expliquer le calcul direct qui nous a permis de la découvrir.
Montrons par récurrence que pour tout entier naturel non nul $n$, $u_n=\dfrac{n(n+1)(2n+1)}{6}$.
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel non nul $n$, $u_n=\dfrac{n(n+1)(2n+1)}{6}$.
On peut maintenant déterminer la valeur exacte de $\mathscr{A}$ par passage à la limite quand $n$ tend vers $+\infty$.
Pour tout entier naturel non nul $n$,
L'encadrement $(I)$ s'écrit alors pour tout entier naturel non nul $n$ :
Quand $n$ tend vers $+\infty$, le membre de gauche et le membre de droite de l'encadrement ci-dessus tendent tous deux vers $\dfrac{1}{3}$. Quand $n$ tend vers $+\infty$, on obtient $\dfrac{1}{3}\leqslant\mathscr{A}\leqslant\dfrac{1}{3}$ et on a donc montré que
Par exemple, si $\overrightarrow{i}$ et $\overrightarrow{j}$ ont une longueur égale à $2$ cm, la formule de conversion u.a. $\leftrightarrow$ cm$^2$ est
Commentaire 1. Le mot \og intégrale \fg~est là pour dire que l'on a additionné la totalité des valeurs de $f$ et que l'on a obtenu un nombre représentant la fonction $f$ sur $[a,b]$ dans son intégralité.
Commentaire 2. $f(x)\;dx$ est une multiplication et peut être lu plus exhaustivement $f(x)$ fois $dx$.
Exemple 1. L'intégrale de la fonction constante $x\mapsto k$, où $k$ est un réel positif, sur $[a,b]$ est l'aire d'un rectangle exprimée en unités d'aire :
Exemple 2. L'intégrale de la fonction affine $x\mapsto x+1$ sur $[1,3]$ est l'aire d'un trapèze rectangle exprimée en unités d'aire :
Commentaire. Dans ces deux premiers exemples, le graphe de $f$ est un segment de droite. Nous n'avons pas encore appris comment calculer une intégrale dans le cas où le graphe de $f$ n'est pas une ligne droite.
Exemple 3. L'aire d'un segment est nulle. Donc, $\displaystyle\int_{a}^{a}f(x)\;dx=0$.
On se donne une fonction $f$ continue et positive sur un segment $[a,b]$. On définit la \og fonction aire \fg~associée à $f$ : à chaque réel $x$ de $[a,b]$, on associe l'aire de l'ensemble des points du plan dont l'abscisse est comprise entre $a$ et $x$ et situés entre l'axe des abscisses et la courbe représentative de $f$. On note $\mathscr{D}(x)$ cet ensemble de points.
On définit ainsi une fonction, la « fonction aire » que l'on note $\mathscr{A}$, qui à chaque réel $x$ de $[a,b]$ associe l'aire $\mathscr{A}(x)$ du domaine $\mathscr{D}(x)$. Quand $x$ est un réel donné, pour obtenir cette aire, on se donne un nombre variable de $a$ à $x$ (ce nombre variable ne peut donc pas s'appeler $x$) que l'on note $t$ par exemple. On additionne alors les aires des rectangles de largeur infinitésimale $dt$ et de longueur $f(t)$, $t$ variant de $a$ à $x$. On obtient
Soit donc $f$ une fonction continue, positive et croissante sur $[a,b]$. Pour $x\in[a,b]$, on note $\mathscr{D}(x)$ l'ensemble des points du plan situés entre l'axe des abscisses et la courbe représentative de $f$ et dont l'abscisse est comprise entre $a$ et $x$ puis on note $\mathscr{A}(x)$ l'aire du domaine $\mathscr{D}(x)$ exprimée en unités d'aire.
Soit $h$ un réel non nul tel que $x_0+h$ soit dans $[a,b]$. Pour déterminer la dérivée de $\mathscr{A}$ en $x_0$, on étudie la limite du taux
$$T(h)=\dfrac{\mathscr{A}(x_0+h)-\mathscr{A}(x_0)}{h},$$quand $h$ tend vers $0$.
1 er cas : si $h>0$. (ce cas n'est même pas à considérer si $x_0=b$).
$\mathscr{A}(x_0+h)-\mathscr{A}(x_0)$ est l'aire, exprimée en unités d'aire, du domaine $\mathscr{D}(x_0+h)$ à laquelle on retranche l'aire,
exprimée en unités d'aire, du domaine $\mathscr{D}(x_0)$. Il reste l'aire,exprimée en unités d'aire, du domaine constitué des
points du plan situés entre l'axe des abscisses et la courbe représentative de $f$ et dont l'abscisse est comprise entre
$x_0$ et $x_0+h$. On note $\mathscr{D}$ ce domaine.
Puisque $f$ est croisante sur $[a,b]$, l'aire de $\mathscr{D}$ est comprise entre l'aire du rectangle $ABCD$ et l'aire du rectangle$ABEF$ ou encore
En divisant les trois membres de cet encadrement par le réel strictement positif $h$, on obtient
$$f(x_0)\leqslant T(h)\leqslant f(x_0+h).$$Puisque $f$ est continue en $x_0$, $ f(x_0+h)$ tend vers $f(x_0)$ quand $h$ tend vers $0$ par valeurs supérieures. Le théorème des gendarmes permet alors d'affirmer que le taux $T(h)$ tend vers $f(x_0)$ quand $h$ tend vers $0$ par valeurs supérieures. On a montré que
$$\displaystyle\lim_{\substack{h\rightarrow0\\ h>0}}\dfrac{\mathscr{A}(x_0+h)-\mathscr{A}(x_0)}{h}=f(x_0).$$2 ème cas : si $h<0$. (ce cas n'est même pas à considérer si $x_0=a$).
Dans ce cas, $-h>0$ et $x_0+h Dans ce cas, l'aire du domaine $\mathscr{D}$ est $\mathscr{A}(x_0)-\mathscr{A}(x_0+h)$. D'autre part, la largeur de commune des deux rectangles
est le réel positif $(x_0-(x_0+h))=-h$. L'aire du petit rectangle est $-h\times f(x_0+h)=-hf(x_0+h)$ et l'aire du
grand rectangle est $-hf(x_0)$. On a donc On divise les trois membres de cet encadrement par le réel strictement positif $-h$ et on obtient ou encore Comme dans le premier cas, le théorème des gendarmes permet d'affirmer que $\displaystyle\lim_{\substack{h\rightarrow0\\ h<0}}\dfrac{\mathscr{A}(x_0+h)-\mathscr{A}(x_0)}{h}=f(x_0)$. On a finalement montré que $\displaystyle\lim_{h\rightarrow0}\dfrac{\mathscr{A}(x_0+h)-\mathscr{A}(x_0)}{h}=f(x_0)$. Par suite, la fonction $\mathscr{A}$ est dérivable en $x_0$ et $\mathscr{A}'(x_0)=f(x_0)$. Ceci étant vrai pour chaque $x_0$ de $[a,b]$, on a montré que la fonction $\mathscr{A}$ est dérivable sur $[a,b]$ et que sa dérivée
est la fonction $f$.
La fonction $\mathscr{A}$ est donc une fonction dérivable sur $[a,b]$ dont la dérivée est $f$. On donne un nom à telles fonctions :
Exemple. Pour tout réel $x$, posons $f(x)=3x^2+1$, $F_1(x)=x^3+x-5$ et $F(x)=x^3+x$. $F_1$ et $F_2$ sont dérivables sur $\mathbb{R}$ et $F_1'=f$ et $F_2'=f$. Donc $F_1$ et $F_2$ sont deux primitives de $f$ sur $\mathbb{R}$.
Le théorème 1 du paragraphe précédent permet d'énoncer
Une fonction qui admet au moins une primitive en admet en fait plus d'une. Le théorème suivant précise ce résultat.
Soit $G$ une fonction définie et dérivable sur $[a,b]$.
\begin{align*} G\;\text{est une primitive de}\;f\;\text{sur}\;[a,b]&\Leftrightarrow\;G'=f\Leftrightarrow\;G'=F'\Leftrightarrow\;(G-F)'=0\\ &\Leftrightarrow\text{il existe un réel}\;k\;\text{tel que pour tout réel}\;x\;\text{de}\;[a,b],\;G(x)-F(x)=k\\ &\Leftrightarrow\text{il existe un réel}\;k\;\text{tel que pour tout réel}\;x\;\text{de}\;[a,b],\;G(x)=F(x)+k\\ &\Leftrightarrow\text{il existe un réel}\;k\;\text{tel que}\;G=F+k. \end{align*}Ainsi, les primitives de la fonction $f$ sur $5a,b]$ sont les fonctions de la forme $F+k$ où $F$ est l'une des primitives de $f$ sur $[a,b]$ et $k$ est un réel. En particulier, $f$ admet une infinité de primitives et deux primitives de $f$ sur $[a,b]$ différent d'une constante.
Exemple. Pour $x\in[-1,1]$, posons $f(x)=3x^2+1$ et $F(x)=x^3+x$. $F$ est \textbf{une} primitive de $f$ sur $[-1,1]$. Les primitives de $f$ sur $[a,b]$ sont donc les fonctions de la forme $x\mapsto x^3+x+k$. Voici les graphes de quelques unes de ces primitives. Les graphes de ces primitives se déduisent les uns des autres par translation parallèlement à l'axe des ordonnées.
Grâce aux résultats précédents, on peut enfin calculer l'intégrale d'une fonction continue et positive sur $[a,b]$.
Remarque. La valeur de $F(b)-F(a)$ ne dépend donc pas du choix d'une primitive de $f$. Si on change de primitive, le résultat ne change pas.
Soit $F$ une primitive quelconque de $f$ sur $[a,b]$. Il existe un réel $k$ tel que $F=\mathscr{A}+k$.
$$F(b)-F(a)=(\mathscr{A}(b)+k)-(\mathscr{A}(a)+k)=\mathscr{A}(b)-\mathscr{A}(a)=\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx.$$Exemple. Pour tout réel $x$ de $[0,1]$, posons $f(x)=x^2$. Une primitive de la fonction $f$ sur $[0,1]$ est la fonction $F~:~x\mapsto\dfrac{x^3}{3}$. Donc
$$\displaystyle\int_{0}^{1}x^2\;dx=\displaystyle\int_{0}^{1}f(x)\;dx=F(1)-F(0)=\dfrac{1^3}{3}-\dfrac{0^3}{3}=\dfrac{1}{3}.$$Commentaire. L'aire du segment joignant le point de coordonnées $(c,0)$ au point de coordonnées $(c,f(c))$ a été \og comptée deux fois \fg. Ce n'est pas un problème car l'aire de ce segment est nulle.
On rappelle que :
On admet que
Avec la même démonstration que pour le théorème 3, on obtient
On complète les théorèmes 6 et 7 avec le résultat suivant :
Soit donc $k$ un réel. Pour tout $x$ de $I$, posons $G(x)=F(x)+k$.
$$G(x_0)=y_0\Leftrightarrow F(x_0)+k=y_0\Leftrightarrow k=y_0-F(x_0).$$ Il existe une et une seule valeur de $k$ telle que la primitive correspondante prenne la valeur $y_0$ en $x_0$ ou encore il existe une et une seule primitive de $f$ sur $I$ prenant la valeur $y_0$ en $x_0$ à savoir la fonction $$F_0~:~x\mapsto F(x)-F(x_0)+y_0.$$On peut interpréter graphiquement le résultat précédent. Les graphes des primitives de $f$ sur $I$ se déduisent les uns des autres par translation parallèlement à l'axe des ordonnées. Quand on se donne un point du plan de coordonnées $(x_0,y_0)$ où $x_0$ est un réel de $I$ et $y_0$ un réel, un et un seul de ces graphes passe par le point de coordonnées $(x_0,y_0)$ :
On connaît déjà un formulaire de dérivées usuelles. On obtient un formulaire de primitives par lecture inverse :
Fonction | Une primitive | Intervalle |
$0$ | $1$ | $\mathbb{R}$ |
$1$ | $x$ | $\mathbb{R}$ |
$x$ | $\dfrac{x^{2}}{2}$ | $\mathbb{R}$ |
$x^n$, $n\in\mathbb{N}$ | $\dfrac{x^{n+1}}{n+1}$ | $\mathbb{R}$ |
$\dfrac{1}{x^2}$ | $-\dfrac{1}{x}$ | $]-\infty,0[$ ou $]0,+\infty[$ |
$\dfrac{1}{x^n}$, $n\in\mathbb{N}\setminus\{0,1\}$ | $-\dfrac{1}{(n-1)x^{n-1}}$ | $]-\infty,0[$ ou $]0,+\infty[$ |
$x^n$, $n\in\mathbb{Z}\setminus\{-1\}$ | $\dfrac{x^{n+1}}{n+1}$ | |
$\dfrac{1}{\sqrt{x}}$ | $2\sqrt{x}$ | $]0,+\infty[$ |
Commentaire. Ce formulaire n'est pas le formulaire définitif de terminale. Il sera complété au fur et à mesure de l'avancement des chapitres. Il manque des formules concernant la fonction exponentielle, la fonction logarithme népérien, les fonctions sinus et cosinus.
Avec ces fonctions usuelles, nous pouvons créer de nouvelles fonctions en les additionnant ou en les multipliant par un réel. Dans le tableau ci-dessous, $u$ et $v$ sont deux fonctions continues sur un intervalle $I$ et $U$ et $V$ sont respectivement une primitive de $u$ et une primitive de $v$ sur $I$.
Fonction | Une primitive | Intervalle |
$u+v$ | $U+V$ | $I$ |
$ku$ | $kU$ | $I$ |
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_1$ sur $\mathbb{R}$.
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_2$ sur $\mathbb{R}$.
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_3$ sur $]0,+\infty[$.
Solution.
Enfin, la formule donnant la dérivée d'une fonction composée fournit un certain nombre de formules de dérivation. Par lecture inverse, on obtient un formulaire de primitives. Dans le tableau ci-dessous, la fonction $u$ désigne une fonction dérivable sur un intervalle $I$.
Fonction | Uneprimitive | Conditions sur $u$ et $I$ |
$u'u^n$, $n\in\mathbb{N}$ | $\dfrac{u^{n+1}}{n+1}$ | |
}$\dfrac{u'}{u^n}$, $n\in\mathbb{N}\setminus\{0,1\}$ | $-\dfrac{1}{(n-1)u^{n-1}}$ | $u$ ne s'annule pas sur $I$ |
$u'u^n$, $n\in\mathbb{Z}\setminus\{-1\}$ | $\dfrac{u^{n+1}}{n+1}$ | |
$\dfrac{u'}{\sqrt{u}}$ | $2\sqrt{u}$ | $u$ est strictement positive sur $I$ |
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_1$ sur $\mathbb{R}$.
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_2$ sur $]1,+\infty[$.
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_3$ sur $\left]\dfrac{1}{2},+\infty\right[$.
Déterminer l'ensemble des primitives de $f_4$ sur $\mathbb{R}$.
Solution.
Donc, pour tout réel $x$, $f_1(x)=u_1'(x)(u_1(x))^3$. Une primitive sur $\mathbb{R}$ de la fonction $f_1$ est la fonction $F_1$ définie pour tout réel $x$ par
$$F_1(x)=\dfrac{(u_1(x))^4}{4}=\dfrac{1}{4}(x^2-x+3)^4.$$Les primitives de la fonction $f_1$ sur $\mathbb{R}$ sont les fonctions de la forme $x\mapsto\dfrac{1}{4}(x^2-x+3)^4+k$ où $k$ est un réel.
Donc, pour tout réel $x$, $f_2(x)=\dfrac{u_2'(x)}{(u_2(x))^2}$. Une primitive sur $]1,+\infty[$ de la fonction $f_2$ est la fonction $F_2$ définie pour tout réel $x>1$ par
$$F_2(x)=-\dfrac{1}{u(x)}=-\dfrac{1}{x-1}.$$Les primitives de la fonction $f_2$ sur $]1,+\infty[$ sont les fonctions de la forme $x\mapsto-\dfrac{1}{x-1}+k$ où $k$ est un réel.
Posons pour tout réel $x>\dfrac{1}{2}$, $u_3(x)=2x-1$. La fonction $u_3$ est dérivable sur $\left]\dfrac{1}{2},+\infty\right[$ et pour tout réel $x>\dfrac{1}{2}$, $u_3'(x)=2$.
Donc, pour tout réel $x$, $\dfrac{2}{(2x-1)^2}=\dfrac{u_3'(x)}{(u_3(x))^2}$. Une primitive sur $\left]\dfrac{1}{2},+\infty\right[$ de la fonction $x\mapsto\dfrac{2}{(2x-1)^2}$ est la fonction $x\mapsto-\dfrac{1}{u_3(x)}=-\dfrac{1}{2x-1}$ puis une primitive de la fonction $f_3$ sur $\left]\dfrac{1}{2},+\infty\right[$ est la fonction $F_3$ définie pour tout réel $x>\dfrac{1}{2}$ par
$$F_3(x)=-\dfrac{1}{2}\times\left(-\dfrac{1}{2x-1}\right)=\dfrac{1}{2(2x-1)}.$$Les primitives de la fonction $f_3$ sur $\left]\dfrac{1}{2},+\infty\right[$ sont les fonctions de la forme $x\mapsto\dfrac{1}{2(2x-1)}+k$ où $k$ est un réel.
Pour tout réel $x$, $f_4(x)=\dfrac{x}{\sqrt{x^2+1}}=\dfrac{1}{2}\times\dfrac{2x}{\sqrt{x^2+1}}$.
Posons pour tout réel $x$, $u_4(x)=x^2+1$. La fonction $u_4$ est dérivable sur $\mathbb{R}$ et pour tout réel $x$, $u_4'(x)=2x$.
Donc, pour tout réel $x$, $\dfrac{2x}{\sqrt{x^2+1}}=\dfrac{u_4'(x)}{\sqrt{u_4(x)}}$. Une primitive sur $\mathbb{R}$ de la fonction $x\mapsto\dfrac{2x}{\sqrt{x^2+1}}$ est la fonction $x\mapsto2\sqrt{u_4(x)}=2\sqrt{x^2+1}$ puis une primitive de la fonction $f_4$ sur $\mathbb{R}$ est la fonction $F_4$ définie pour tout réel $x$ par
$$F_4(x)=\dfrac{1}{2}\times2\sqrt{x^2+1}=\sqrt{x^2+1}.$$Les primitives de la fonction $f_4$ sur $\mathbb{R}$ sont les fonctions de la forme $x\mapsto\sqrt{x^2+1}+k$ où $k$ est un réel.
On a vu dans le paragraphe I que si $f$ est une fonction continue et positive sur un segment $[a,b]$, alors
$$\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx=F(b)-F(a)$$où $F$ est une primitive quelconque de la fonction $f$ sur $I$, le résultat ne dépendant pas du choix d'une primitive. On décide de conserver ce résultat comme définition générale d'une intégrale :
Notation. Quand on calcule une intégrale, il y a au moins une étape de calcul où l'on détermine une primitive $F$ puis une étape de calcul où l'on calcule $F(b)-F(a)$. Pour mener agréablement les calculs intermédiaires, on crée une notation :
$$F(b)-F(a)=\left[F(x)\right]_a^b.$$Par exemple, $\displaystyle\int_{0}^{1}x^2\;dx=\left[\dfrac{x^3}{3}\right]_0^1=\dfrac{1^3}{3}-\dfrac{0^3}{3}=\dfrac{1}{3}$.
Solution.
Par suite, la fonction $f~:~x\mapsto\dfrac{2x-1}{(x^2-x-2)^2}$ est continue sur $[0,1]$ en tant que quotient de fonctions continues sur $[0,1]$ dont le dénominateur ne s'annule pas sur $[0,1]$. On en déduit l'existence de l'intégrale $I$.
Par suite,
\begin{align*} I&=\displaystyle\int_0^1\dfrac{2x-1}{(x^2-x-2)^2}\;dx=\left[-\dfrac{1}{x^2-x-2}\right]_0^1=\left(-\dfrac{1}{1^2-1-2}\right)-\left(-\dfrac{1}{0^2-0-2}\right)\\ &=\dfrac{1}{2}-\dfrac{1}{2}=0. \end{align*}$\displaystyle\int_0^1\dfrac{2x-1}{(x^2-x-2)^2}\;dx=0$.
Commençons par analyser le cas où $f$ est une fonction négative sur $[a,b]$. La fonction $-f$ est alors une fonction positive sur $[a,b]$ et son graphe est le symétrique du graphe de $f$ par rapport à l'axe des abscisses. Soit $\mathscr{D}$ (respectivement $\mathscr{D}'$) l'ensemble des points du plan compris entre l'axe des abscisses et le graphe de $f$ respectivement $-f$) dont l'abscisse est comprise entre $a$ et $b$.
L'aire est invariante par symétrie et donc $\mathscr{D}$ et $\mathscr{D'}$ ont même aire. Puisque la fonction $-f$ est positive, on sait déjà calculer l'aire de $\mathscr{D}'$.
Soit $F$ une primitive de la fonction $f$ sur $[a,b]$. Alors $-F$ est une primitive de la fonction $-f$ sur $[a,b]$. L'aire de $\mathscr{D}'$ exprimée en unités d'aire est
$$\displaystyle\int_{a}^{b}(-f(x))\;dx=\left[-F(x)\right]_a^b=(-F(b))-(-F(a))=-F(b)+F(a)=-(F(b)-F(a))=-\displaystyle\int_a^bf(x)\;dx.$$Ainsi, $-\displaystyle\int_a^bf(x)\;dx$ est l'aire de $\mathscr{D}$ exprimée en unités d'aire ou encore
Plus généralement, supposons que la fonction $f$ ne soit \og pas trop compliquée \fg~et change de signe un nombre fini de fois sur l'intervalle $[a,b]$ comme c'est le cas ci-dessous.
Exprimons l'intégrale de fait sur $[a,b]$ à partir des aires $\mathscr{A}_1$, $\mathscr{A}_2$, $\mathscr{A}_3$ et $\mathscr{A}_4$ des domaines $\mathscr{D}_1$, $\mathscr{D}_2$, $\mathscr{D}_3$ et $\mathscr{D}_4$.
\begin{align*} \displaystyle\int_{a}{b}f(x)\;dx&=F(b)-F(a)\\ &=F(c_1)-F(a)+F(c_2)-F(c_1)+F(c_3)-F(c_2)+F(b)-F(c_3)\\ &=\displaystyle\int_{a}^{c_1}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c_1}^{c_2}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c_2}^{c_3}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c_3}^{b}f(x)\;dx\\ &=-\mathscr{A}_1+\mathscr{A}_2-\mathscr{A}_3+\mathscr{A}_4. \end{align*}Par exemple, $\displaystyle\int_0^1(-x^2)\;dx=\left[-\dfrac{x^3}{3}\right]_0^1=\left(-\dfrac{1^3}{3}\right)-\left(-\dfrac{0^3}{3}\right)=-\dfrac{1}{3}$. Le nombre obtenu est l'opposé de l'aire, exprimée en unités d'aire, de l'ensemble des points du plan situés entre l'axe des abscisses et le graphe de $f$ et dont l'abscisse est comprise entre $0$ et $1$.
On peut aussi considérer $\displaystyle\int_1^4(x-2)\;dx=\left[\dfrac{x^2}{2}-2x\right]_1^4=\left(\dfrac{4^2}{2}-2\times4\right)-\left(\dfrac{1^2}{2}-2\times1\right)=\dfrac{15}{2}-6=\dfrac{3}{2}$.
L'aire $\mathscr{A}_1$ de $\mathscr{D}_1$ est égale à $\dfrac{1}{2}$ et l'aire $\mathscr{A}_2$ de $\mathscr{D}_2$ est égale à $2$ et on a
$$-\mathscr{A}_1+\mathscr{A}_2=-\dfrac{1}{2}+2=\dfrac{3}{2}=\displaystyle\int_1^4(x-1)\;dx.$$L'aire de la réunion des domaines $\mathscr{D}_1$ et $\mathscr{D}_2$ est quant à elle $\dfrac{1}{2}+2=\dfrac{5}{2}$.
Dans ce paragraphe, on généralise la relation de \textsc{Chasles} donnée dans un cas particulier au paragraphe II.2)e).
Dans ce but, si $a$ et $b$ sont deux réels tels que $a\leqslant b$, on pose par convention
On note que l'on a toujours $\displaystyle\int_{b}^{a}f(x)\;dx=-\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx=-(F(b)-F(a))=F(a)-F(b)$.
Par exemple, $\displaystyle\int_{1}^{0}x^2\;dx=-\displaystyle\int_{0}^{1}x^2\;dx=-\left[\dfrac{x^3}{3}\right]_0^1=-\dfrac{1}{3}$.
On peut maintenant donner la version générale de la relation de CHASLES :
Soient $a$, $b$ et $c$ trois réels de l'intervalle $I$. Il y a six cas possibles en ce qui concerne l'ordre dans lequel sont rangés les trois réels $a$, $b$ et $c$.
Supposons tout d'abord $a\leqslant b\leqslant c$. Alors
$$\displaystyle\int_{a}^{c}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c}^{b}f(x)\;dx=(F(c)-F(a))+(F(b)-F(c))=F(b)-F(a)=\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx.$$Supposons maintenant que $b\leqslant c\leqslant a$. D'après ce qui précède, on a $\displaystyle\int_{b}^{c}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c}^{a}f(x)\;dx=\displaystyle\int_{b}^{a}f(x)\;dx$. On en déduit que $-\displaystyle\int_{c}^{a}f(x)\;dx-\displaystyle\int_{b}^{c}f(x)\;dx=-\displaystyle\int_{b}^{a}f(x)\;dx$ et donc de nouveau que $\displaystyle\int_{a}^{c}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c}^{b}f(x)\;dx=\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx$.
Si on a $a\leqslant b\leqslant c$, alors $\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{b}^{c}f(x)\;dx=\displaystyle\int_{a}^{c}f(x)\;dx$ et donc
$$\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx=\displaystyle\int_{a}^{c}f(x)\;dx-\displaystyle\int_{b}^{c}f(x)\;dx=\displaystyle\int_{a}^{c}f(x)\;dx+\displaystyle\int_{c}^{b}f(x)\;dx.$$Les trois derniers cas se traitent de manière analogue.
Solution. La fonction $x\mapsto|x^2-1|$ est continue sur $[0,2]$. On en déduit l'existence de $I$.
Pour tout réel $x$ de $[0,1]$, $x^2-1\leqslant 0$ et donc $|x^2-1|=-(x^2-1)=-x^2+1$ et pour tout réel $x$ de $[1,2]$, $x^2-1\geqslant0$ et donc $|x^2-1|=x^2-1$.
La relation de CHASLES nous permet alors d'écrire
\begin{align*} \displaystyle\int_0^2|x^2-1|\;dx&=\displaystyle\int_0^1|x^2-1|\;dx+\displaystyle\int_1^2|x^2-1|\;dx=\displaystyle\int_0^1(-x^2+1)\;dx+\displaystyle\int_1^2(x^2-1)\;dx\\ &=\left[-\dfrac{x^3}{3}+x\right]_0^1+\left[\dfrac{x^3}{3}-x\right]_1^2=\left(\left(-\dfrac{1^3}{3}+1\right)-\left(-\dfrac{0^3}{3}+0\right)\right)+\left(\left(\dfrac{2^3}{3}-2\right)-\left(\dfrac{1^3}{3}-1\right)\right)\\ &=\dfrac{2}{3}+\left(\dfrac{8}{3}-2-\left(-\dfrac{2}{3}\right)\right)=\dfrac{2}{3}+\dfrac{8}{3}-2+\dfrac{2}{3}=2. \end{align*}$\displaystyle\int_0^1|x^2-1|\;dx=2$.
Puisque l'intégrale d'une fonction continue et positive sur $[a,b]$ a été définie comme une aire, on peut énoncer :
\dbend \hspace{0,2cm}On doit prendre garde au fait que $a$ et $b$ sont deux réels tels que $a\leqslant b$. Si $f$ est positive et si $a>b$ alors $\displaystyle\int_a^bf(x)\;dx\leqslant 0$. Par exemple, $\displaystyle\int_1^0x^2\;dx=\left[\dfrac{x^3}{3}\right]_1^0=-\dfrac{1}{3}< 0$. D'autre part, le théorème précédent ne dit absolument pas qu'une intégrale est toujours un réel positif. Le théorème précédent dit simplement que l'intégrale d'une fonction positive sur un segment est un réel positif.
En combinant la linéarité et la positivité de l'intégrale, on obtient une propriété plus générale que la positivité :
Solution.
Pour tout réel $x$ de $[1,2]$, $\dfrac{x^2}{(1+x^2)^{n+1}}\geqslant0$. Par positivité de l'intégrale, on en déduit que $\displaystyle\int_1^2\dfrac{x^2}{(1+x^2)^{n+1}}\;dx\geqslant0$ puis que $I_{n+1}-I_n\leqslant0$ et finalement que $I_{n+1}\leqslant I_n$.
On a montré que pour tout entier naturel $n$, on a $I_{n+1}\leqslant I_n$ et donc la suite $\left(I_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est décroissante.
Ainsi, la suite $\left(I_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ est décroissante et minorée par $0$.On en déduit que la suite $\left(I_n\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge.
On a montré que pour tout réel $x$ de $[1,2]$,
$$\dfrac{1}{(1+x^2)^n}\leqslant\dfrac{1}{2^n}.$$Par positivité et croissance de l'intégrale, on en déduit que $0\leqslant\displaystyle\int_1^2\dfrac{1}{(1+x^2)^n}\;dx\leqslant\displaystyle\int_1^2\dfrac{1}{2^n}\;dx$ avec
$$\displaystyle\int_1^2\dfrac{1}{2^n}\;dx=\dfrac{1}{2^n}(2-1)=\dfrac{1}{2^n}.$$On a montré que pour tout entier naturel $n$, $0\leqslant I_n\leqslant\dfrac{1}{2^n}$.
Soit $f$ une fonction continue sur un intervalle $I$ et soit $a$ un réel de $I$. Pour tout réel $x$ de $I$, on peut maintenant considérer l'intégrale $\displaystyle\int_a^xf(t)\;dt$ même si $x$ est strictement plus petit que $a$. On définit ainsi une fonction
$$F~:~x\mapsto\displaystyle\int_a^xf(t)\;dt.$$$F$ est donc effectivement une primitive de la fonction $f$ sur $I$.
Solution.
1er cas. Supposons $x\geqslant0$. Pour tout réel $t$ de $[0,x]$, on a $\dfrac{1}{1+t^2}\geqslant0$. Par positivité de l'intégrale, on en déduit que $\displaystyle\int_0^x\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\geqslant0$ ou encore $F(x)\geqslant0$.
2 ème cas. Supposons $x< 0$. Pour tout réel $t$ de $[x,0]$, on a $\dfrac{1}{1+t^2}\geqslant0$. Par positivité de l'intégrale, on en déduit que $\displaystyle\int_x^0\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\geqslant0$ ou encore $-\displaystyle\int_0^x\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\geqslant0$. Mais alors $\displaystyle\int_0^x\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\leqslant0$ ou encore $F(x)\leqslant0$.
$F(0)=\displaystyle\int_0^0\dfrac{1}{1+t^2}\;dt=0$ et $F'(0)=f(0)=\dfrac{1}{1+0^2}=1$. Une équation de la tangente au graphe de $F$ en son point d'abscisse $0$ est donc $y=x$.
La dérivée de $g$ est négative sur $\mathbb{R}$ et donc la fonction $g$ est décroissante sur $\mathbb{R}$.
Puisque $g(0)=0-F(00)=0$, pour $x\geqslant0$, on a $g(x)\leqslant g(0)=0$ et pour $x\leqslant0$, on a $g(x)\geqslant g(0)=0$. La fonction
$g$ est donc positive sur $]-\infty,0]$ et négative sur $[0,+\infty[$. On en déduit que pour tout réel $x\leqslant0$, on a $F(x)\geqslant x$ et
pour tout réel $x\geqslant0$, on a $F(x)\leqslant x$.
Par suite, $\mathscr{C}_F$ est au-dessus de $\mathscr{T}$ sur $]-\infty,0]$ et $\mathscr{C}_F$ est au-dessous de $\mathscr{T}$ sur $[0,+\infty[$.
Ainsi, la dérivée de $h$ est nulle sur $\mathbb{R}$ et on sait alors que la fonction $h$ est constante sur $\mathbb{R}$. On en déduit que pour tout réel $x$,
$$F(x)+F(-x)=h(x)=h(0)=F(0)+F(0)=0.$$Ainsi, pour tout réel $x$, $F(-x)=-F(x)$ et donc la fonction $F$ est impaire.
On a montré que pour tout réel $x\geqslant1$, $\displaystyle\int_1^x\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\leqslant1-\dfrac{1}{x}$.
Pour tout réel $t$ de $[0,1]$, $\dfrac{1}{1+t^2}\leqslant1$. Par croissance de l'intégrale, on en déduit que $$\displaystyle\int_0^1\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\leqslant\displaystyle\int_0^11\;dt=1\times(1-0)=1.$$
D'autre part, d'après a), $\displaystyle\int_1^x\dfrac{1}{1+t^2}\;dt\leqslant1-\dfrac{1}{x}$. On en déduit que
$$F(x)\leqslant 1+1-\dfrac{1}{x}=2-\dfrac{1}{x}\leqslant2.$$On a montré que pour tout réel $x\geqslant1$, $F(x)\leqslant2$.
Commentaire. La fonction $F$ de l'exercice précédent est une primitive sur $\mathbb{R}$ de la fonction $x\mapsto\dfrac{1}{1+x^2}$ : c'est l'unique primitive de la fonction $x\mapsto\dfrac{1}{1+x^2}$ qui s'annule en $0$. Il n'existe cependant aucune fonction du programme de Terminale dont la dérivée soit la fonction $x\mapsto\dfrac{1}{1+x^2}$ ou encore les primitives de la fonction $x\mapsto\dfrac{1}{1+x^2}$ ne s'expriment pas à l'aide des fonctions usuelles rencontrées au lycée.
On peut donner différentes interprétations de ce nombre. Si $f$ est positive, $\dfrac{1}{b-a}\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx$ est la longueur d'un rectangle de largeur $b-a$ qui a même aire que le domaine délimité par le graphe de $f$ et l'axe des abscisses :
En effet, si $L$ est la longueur d'un tel rectangle ($b-a$ étant sa largeur), on a $\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx=L\times (b-a)$ et donc
$$L=\dfrac{1}{b-a}\displaystyle\int_{a}^{x}f(t)\;dt.$$Sinon, dans le cas général, $\dfrac{1}{b-a}\displaystyle\int_{a}^{b}f(x)\;dx$ est la moyenne des valeurs de la fonction $f$. On a additionné
toutes les aires algébriques $f(x)\times dx$ et on a divisé par la longueur de l'intervalle. On obtient alors une moyenne des $f(x)$.
On a ainsi généralisé la notion de moyenne d'un nombre fini de valeurs.
Solution. La valeur moyenne de la fonction $x\mapsto x^2$ sur $[0,2]$ est
$$\mu=\dfrac{1}{2-0}\displaystyle\int_0^2x^2\;dx=\dfrac{1}{2}\left[\dfrac{x^3}{3}\right]_0^2=\dfrac{1}{2}\times\dfrac{8}{3}=\dfrac{4}{3}.$$On sait déjà que si $f$ est continue est positive sur $[a,b]$, $\displaystyle\int_a^bf(x)\;dx$ est l'aire, exprimée en unités d'aire de l'ensemble des points du plan compris entre l'axe des abscisses et le graphe de $f$ dont l'abscisse est comprise entre $a$ et $b$.
Si $f$ est négative, l'aire, exprimée en unités d'aire du l'ensemble des points du plan compris entre l'axe des abscisses et le graphe de $f$ dont l'abscisse est comprise entre $a$ et $b$ est $-\displaystyle\int_a^bf(x)\;dx$ ou aussi $\displaystyle\int_a^b(-f(x))\;dx$.
Plus généralement, si $f$ et $g$ sont deux fonctions continues sur $[a,b]$ telles que pour tout réel $x$ de $[a,b]$ on ait $f(x)\leqslant g(x)$, alors l'aire, exprimée en unités d'aire, de l'ensemble des points du plan situés entre les graphes de $f$ et de $g$ dont l'abscisse est comprise entre $a$ et $b$ est $\displaystyle\int_a^b(g(x)-f(x))\;dx$.
Solution.
Pour tout réel $x\geqslant0$, posons $g(x)=\dfrac{1}{2}x+2$. Pour tout réel $x\geqslant0$,
$$g(x)-f(x)=\left(\dfrac{1}{2}x+2\right)-\left(\dfrac{1}{2}x+2-\dfrac{1}{(x+1)^2}\right)=\dfrac{1}{(x+1)^2}>0.$$Donc $\mathscr{D}$ est strictement au-dessus de $\mathscr{C}_f$ sur $[0,+\infty[$. L'aire, exprimée en unités d'aire, du domaine considéré est donc
\begin{align*} \mathscr{A}(a)&=\displaystyle\int_0^a(g(x)-f(x))\;dx=\displaystyle\int_0^a\dfrac{1}{(x+1)^2}\;dx=\left[-\dfrac{1}{x+1}\right]_0^a=\left(-\dfrac{1}{1+a}\right)-\left(-\dfrac{1}{1+0}\right)\\ &=1-\dfrac{1}{1+a}. \end{align*}Pour tout réel $a\geqslant0$, $\mathscr{A}(a)=1-\dfrac{1}{1+a}$.
Commentaire. Si $a$ est fixé, $\mathscr{A}(a)=1-\dfrac{1}{1+a}\leqslant1$ et donc l'aire du domaine en jaune ne dépasse jamais $1$.
Quand $a$ tend vers $+\infty$, $\mathscr{A}(a)$ tend vers $1$. Cela signifie que l'aire du \og domaine infini \fg~délimité par la courbe de $f$, la droite $\mathscr{D}$ et l'axe des ordonnées n'est pas infinie. Elle est égale à $1$ qui est aussi l'aire du carré unité.