On rappelle ici les différents résultats établies en première S concernant le \textbf{schéma de \textsc{Bernoulli}} et le \textbf{loi} \textbf{binomiale}.
Une \textbf{épreuve de \textsc{Bernoulli}} est une épreuve à deux éventualités : vrai ou faux, blanc ou noir, pile ou face, rouge ou pas rouge \ldots
Exemple. On jette une fois un dé équilibré à $6$ face. On a deux possibilités : ou bien il sort le \no6 ou bien il ne sort pas le \no6. Cet exemple sera par la suite choisi comme fil conducteur.
Dans la description générale d'une épreuve de \textsc{Bernoulli}, on convient d'appeler \og succès \fg~et \og échec \fg~les deux résultats possibles de cette épreuve. La probabilité que le résultat soit un succès est traditionnellement notée $p$ et la probabilité que le résultat soit un échec est notée $q=1-p$.
Suite de l'exemple. Le succès est \og on obtient le \no6 \fg~et l'échec est \og on n'obtient pas le \no6 \fg. La probabilité de succès est $p=\dfrac{1}{6}$ et la probabilité de l'échec est $q=1-p=\dfrac{5}{6}$.
Un \textbf{schéma de \textsc{Bernoulli}} consiste à effectuer un certain de nombre de fois une même épreuve de \textsc{Bernoulli}, le résultat de chaque épreuve de \textsc{Bernoulli} étant indépendant des résultats des autres épreuves de \textsc{Bernoulli}. Le nombre d'épreuves est traditionnellement noté $n$.
Ainsi, un schéma de \textsc{Bernoulli} est caractérisé par les trois conditions suivantes :
On considère alors $X$ la variable aléatoire qui associe à une réalisation d'un schéma de \textsc{Bernoulli} le nombre de succès en $n$ tentatives. On dit que la variable aléatoire $X$ est régie par une \textbf{loi binomiale de paramètres $n$ et $p$}.
On note $\mathscr{B}(n,p)$ la loi binomiale de paramètres $n$ et $p$.
Suite de l'exemple. On jette cinq fois un dé équilibré et on s'intéresse au nombre de fois que sort le \no6 durant ces cinq lancers. Si on note $X$ la variable aléatoire qui, à une série de $5$ lancers de dés, associe le nombre de fois qu'est sorti le numéro $6$, alors $X$ est régie par $\mathscr{B}\left(5,\dfrac{1}{6}\right)$, la loi binomiale de paramètres $n=5$ et $p=\dfrac{1}{6}$.
Représentons un schéma de \textsc{Bernoulli} par un arbre. Il s'agit d'un arbre à $n$ niveaux. De chaque n\oe ud de l'arbre partent deux branches. Un chemin est une succession de succès et d'échecs et chaque chemin passe par $n$ n\oe uds (non compris l'origine de l'arbre).
On note $S$ le succès et $E=\overline{S}$ l'échec.
Par définition, pour tout entier naturel $k$ tel que $0\leqslant k\leqslant n$, le nombre de chemins comportant $k$ succès se note $\displaystyle\binom{n}{k}$ et se lit \og $k$ parmi $n$ \fg. Les nombres $\displaystyle\binom{n}{k}$ s'appellent les \textbf{coefficients binomiaux} car il intervienne dans une formule appelée \textbf{formule du binome de \textsc{Newton}}, formule qui donne le développement de $(a+b)^n$ mais cette formule n'est pas au programme de première S ou de terminale S.
D'après le programme officiel de première S, on n'est pas obligé de connaître la valeur explicite des nombres $\displaystyle\binom{n}{k}$ car on les obtient grâce à une calculatrice. Néanmoins, on peut démontrer que
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Par exemple, $\binom{5}{3}=\dfrac{5!}{3!(5-3)!}=\dfrac{5\times4\times3\times2\times1}{3\times2\times1\times2\times1}=5\times2=10$.
Bien que la valeurs des coefficients binomiaux ne soient pas à connaître, on énonce et on démontre en première S un résultat permettant de calculer ces nombres de proche en proche :
Ces chemins sont de deux types disjoints : ceux pour lesquels la dernière étape est un succès (type I) et ceux pour lesquels la dernière étape est un échec (type II).
Nombre de chemins du type I. Un chemin du type I est constitué de $n$ étapes dont $k$ sont des succès et de la dernière étape qui est encore un succès. Il y en a autant que de chemins de longueur $n$ comportant $k$ succès c'est-à-dire $\displaystyle\binom{n}{k}$.
Nombre de chemins du type II. Un chemin du type II est constitué de $n$ étapes dont $k+1$ sont des succès et de la dernière étape qui est un échec. Il y en a autant que de chemins de longueur $n$ comportant $k+1$ succès c'est-à-dire $\displaystyle\binom{n}{k+1}$.
Au total, $\displaystyle\binom{n+1}{k+1}=\displaystyle\binom{n}{k}+\displaystyle\binom{n}{k+1}$.
La formule du théorème 1 permet de calculer les coefficients binomiaux de proche en proche puis de remplir le \textbf{triangle de \textsc{Pascal}}. Dans ce triangle, on place en ligne \no0 le nombre $\displaystyle\binom{0}{0}$, en ligne \no1 les nombres $\displaystyle\binom{1}{0}$ et $\displaystyle\binom{1}{1}$, en ligne \no2 les nombres $\displaystyle\binom{2}{0}$, $\displaystyle\binom{2}{1}$ et $\displaystyle\binom{2}{2}$ \ldots
Le schéma de remplissage du triangle ci-dessus est le suivant :
La probabilité de l'événement $X=k$ est la somme des \og probabilités des chemins \fg~comportant $k$ succès et donc $n-k$ échecs.
La \og probabilité d'un chemin\fg~donné comportant $k$ succès et $n-k$ échecs est égale au produit des probabilités
associées à chaque branche de ce chemin. Cette probabilité est donc égale à
Comme il y a par définition $\displaystyle\binom{n}{k}$ chemins comportant $k$ succès et donc $n-k$ échecs, la probabilité de l'événement \og $X=k$ \fg~est :
$$\underbrace{p^k(1-p)^{n-k}+\ldots+p^k(1-p)^{n-k}}_{\binom{n}{k}\;\text{termes}}=\displaystyle\binom{n}{k}\times p^k\times (1-p)^{n-k}.$$Suite de l'exemple. On jette cinq fois de suite un dé équilibré. La probabilité d'obtenir exactement $3$ fois le $6$ au cours des $5$ lancers est
$$p(X=3)=\displaystyle\binom{5}{3}\times\left(\dfrac{1}{6}\right)^3\times\left(\dfrac{5}{6}\right)^2=10\dfrac{5^2}{6^5}=\dfrac{125}{3888}=0,03\ldots$$On a donc environ $3\%$ de chances d'obtenir exactement $3$ fois le $6$ en lançant un dé équilibré $5$ fois de suite.
On admet le théorème suivant :
Fin de l'exemple. L'espérance de la variable aléatoire \og égale \fg~égale au nombre de $6$ obtenus au cours de cinq lancers successifs d'un dé est :
$$E(X)=np=5\times\dfrac{1}{6}=\dfrac{5}{6}=0,8\ldots$$Au cours des cinq lancers, on obtiendra en moyenne $0,8\ldots$ fois un $6$ c'est-à-dire environ une fois un $6$.
Solution. On note $X$ la variable aléatoire qui à une enquête sur $50$ personnes associe le nombre de personnes qui acceptent de répondre. La variable aléatoire $X$ est régie par un schéma de \textsc{Bernoulli}. En effet
La variable aléatoire $X$ est donc régie par une loi binomiale de paramètres $n=50$ et $p=0,1$.
Solution. On note $X$ la variable aléatoire qui à une série de $n$ lancers associe le nombre de fois où on a obtenu un $6$. La variable aléatoire $X$ est régie par un schéma de \textsc{Bernoulli}. En effet
La variable aléatoire $X$ est donc régie par une loi binomiale de paramètres $n$ et $p=\dfrac{1}{6}$.
Le plus petit entier naturel $n$ tel que $p(X\geqslant1)\geqslant0,999$ est $38$ ou encore à partir de $38$ lancers, on a au moins $999$ chances sur $1000$ qu'il sorte au moins une fois un $6$.